Certains DSI se demandent comment entamer – et surtout réussir sans casse – leur conversion vers S/4HANA. Voici les 4 pièges principaux à éviter, selon Alexis Scherpereel, Directeur de projets SAP chez PASàPAS.
Piège #1 : considérer qu’une conversion S/4HANA est équivalente à une montée de version sur SAP ECC.
Pas du tout ! Il s’agit d’un changement fonctionnel avant tout, et pas uniquement technique. Il nécessite généralement un peu plus de temps – quelques semaines à quelques mois – mais pas forcément beaucoup plus. Cela dépend vraiment du périmètre fonctionnel et de la proportion de programmes spécifiques. Le fait d’avoir déjà basculé ou non sur la base de données HANA jouera aussi sur la durée de votre projet.
Mon conseil : mettez l’accent sur l’analyse des changements fonctionnels apportés par S/4HANA par rapport à ECC pour anticiper les impacts sur vos processus d’entreprise existants. J’explique souvent à mes clients que la réalisation d’un POC (Proof of concept, c’est-à-dire une conversion à blanc) est réellement le meilleur moyen de sécuriser leur projet au niveau du planning et de l’identification des points complexes de la conversion vers S/4HANA.
Piège #2 : négliger les phases de préparation.
C’est le meilleur moyen de se planter ! Sur un projet S/4HANA, le mot d’ordre est « Anticipation ». Et pour ça, SAP met à disposition de nombreux outils permettant d’évaluer la « convertibilité » de votre système, comme par exemple le « Readiness Check », un cockpit synthétique, à la fois technique et fonctionnel, qui donne une vision globale sur les actions de conversion à faire. SAP propose aussi la « Simplification item check », très importante car elle identifie les impacts fonctionnels qui vous concernent. Et vous anticipez ainsi ce qui va changer ou disparaître.
Le « Custom code adaptation » s’occupera quant à lui des aspects du Code ABAP qui devra être retouché pour être 100% compatible avec les dernières évolutions. Profitez-en aussi pour rebalayer le catalogue de vos programmes spécifiques existants et faire le tri de ce qui est obsolète ou peu voire pas du tout utilisé. Pour ça, vous pouvez vous appuyer par exemple sur les logs disponibles sur Solman.
Enfin, vous pouvez aussi démarrer une phase d’analyse des CVI (Customer/Vendor Integration), qui vise à transformer les fiches clients/fournisseurs et contacts en une fiche unique appelée « Business Partner ». Comme ça, vous vous focalisez sur la qualité des données de ces fiches comme, par exemple, les règles d’adresse email, la TVA, les doublons… Chez PASàPAS nous avons une solution, Business Add-On, intégrée à S/4HANA et développée avec Altares Dun&Bradstreet. Elle permet de fiabiliser votre référentiel tiers, de créer les Business Partner en étant connecté à une base de données mondiales entreprises. Toutes ces actions peuvent démarrer très tôt, chez vous, en autonomie. Ce qui facilite ensuite le démarrage de la phase projet de votre conversion vers S/4HANA.
Piège #3 : considérer que toutes les innovations apportées par S/4HANA sont à mettre en place dans votre projet.
Attention à ne pas être trop gourmand ! S/4HANA apporte de nombreux changements fonctionnels mais toutes les innovations ne sont pas nécessairement à déployer dès le démarrage. Certaines sont obligatoires, notamment celles sur les ECC comme la gestion des ristournes ou du crédit. D’autres peuvent être décalées dans le temps, comme eWM activable ultérieurement : vous conservez au démarrage le WM existant, renommé dans S/4HANA « Stock Room Management ».
L’innovation majeure concerne l’interface utilisateur Fiori, via une page Web composée de tuiles « métier » qui couvrent les aspects fonctionnels et décisionnels, apportant de vraies aptitudes analytiques directement dans votre ERP, et en temps réel ! Fiori est comprise dans l’installation de S/4HANA, elle propose une nouvelle expérience utilisateur. Pour autant, le SAP GUI classique ne disparaît pas. Les deux interfaces vont coexister. SAP propose d’ailleurs un outil appelé le SAP Business Client (client en lourd à installer sur votre ordinateur), permettant d’ouvrir des onglets soit SAP GUI, soit Fiori, dans un même outil. Un peu comme le proposent les navigateurs internet actuels. Ainsi, vous vous focalisez dans un premier temps sur l’aspect conversion, en conservant un usage SAP GUI. Puis, vous basculez par la suite, à votre rythme, vers un projet d’exploitation de Fiori et de toutes ses possibilités. C’est le choix d’un des clients de PASàPAS qui a privilégié un timing plus court de conversion sur un périmètre iso-fonctionnel et se penche désormais sur les opportunités Fiori, en toute sérénité.
Piège #4 : négliger les systèmes périphériques.
En particulier la problématique de compatibilité des systèmes SAP ou hors SAP. On peut citer les outils décisionnels comme BW ou les outils CRM et sur le hors SAP, l’EDI ou le MES. Il est souvent recommandé ou nécessaire de réaliser des montées de versions sur ces outils pour que l’ERP S/4HANA continue à interagir correctement avec eux. Dans certains cas, la structure de votre base de données ayant évolué, cela peut impacter aussi vos flux d’échanges spécifiques existants. Une revue de la cartographie applicative autour de SAP permettra d’anticiper ces mises à jour.
Alors prêts à définir votre feuille de route vers S/4HANA ?
Rendez-vous sur la Conversion Factory : www.S4-ConversionFactory.com
PASàPAS www.pasapas.com