La cohésion des équipes est le 4ème principe de la charte Human First de PASàPAS. Elle se vit de manière très concrète à travers la décision de s’engager dans des actions caritatives. Parce que tous partagent les mêmes convictions, cela créé en plus de la cohésion autour d’un projet commun !
Cette fois, le choix s’est porté sur l’association Emmaüs Défi et le projet d’innovation sociale appelé RADIS pour Restaurant Antigaspi à Double Impact Social. PASàPAS contribue ainsi à financer 10 000 repas, pour un montant de 28 000 €. Présentation du projet RADIS par Philippine Garde, chargée de mission développement et communication chez Emmaüs Défi.
- Qu’est-ce que Emmaüs Défi ? Comment vous intégrez-vous dans le grand mouvement Emmaüs ?
Emmaüs Défi est l’une des 288 structures qui composent le grand mouvement Emmaüs ! Emmaüs est une fédération d’organisations indépendantes les unes des autres, qui partagent toutes un même objectif : lutter contre l’exclusion.
Emmaüs Défi est l’une des structures les plus visibles du mouvement en France. Nous nous définissons comme un laboratoire d’innovations sociales. Qu’est-ce que cela signifie ? Notre raison d’être est d’expérimenter de nouveaux projets pour lutter contre la grande exclusion.
Il faut savoir qu’il existe une grande diversité entre toutes les structures. Chacune développe ses propres programmes, selon un mode de fonctionnement spécifique. L’acteur historique du mouvement Emmaüs est la communauté Emmaüs : c’est un lieu où les compagnons Emmaüs travaillent et vivent ensemble. C’est assez différent de l’action de Emmaüs Défi qui est centrée sur l’insertion, notamment par une démarche de retour à l’emploi. Notre objectif est d’accompagner les personnes en situation d’exclusion vers un retour sur le marché de l’emploi et vers une situation personnelle plus stable.
- Quel est l’objectif de Emmaüs Défi ?
Le cœur de notre action est le chantier d’insertion. Nous y accueillons 150 personnes – parmi les plus éloignées de l’emploi – qui suivent avec nous un parcours d’insertion en vue de retrouver un travail et un logement. Nous salarions ces personnes de façon à ce qu’elles reprennent progressivement pied dans le monde du travail. Nous leur apprenons les métiers liés à la revalorisation des objets (collecte, remise en état, revente). Parallèlement, nos salariés sont accompagnés par des conseillers en insertion professionnelle qui les aident sur leurs problématiques de logement, de santé, d’emploi.
Ceux qui viennent travailler chez nous ont connu des parcours qui sont de véritables freins à l’emploi. 80% d’entre eux ont passé plus de 6 mois dans la rue, et 50% plus de 2 ans. Ils sont 92% à rencontrer des difficultés en matière de logement, 76% en matière de santé.
- En quoi êtes-vous un laboratoire d‘innovation sociale ?
Autour de notre dispositif principal d’insertion, nous développons des projets innovants dans le but de trouver des solutions nouvelles pour lutter contre la grande exclusion. Notre vocation est de rester un laboratoire : nous testons des programmes, nous en analysons les résultats, et nous ajustons. Quand ils entrent en phase de déploiement, parfois nous créons une autre entité pour porter le projet. Ainsi, nous essaimons des projets autour de nous mais nous, Emmaüs Défi, n’avons pas vocation à porter exclusivement le déploiement de tous les projets que nous avons créés.
A titre d’exemple, nous avons créé la Banque Solidaire de l’Équipement, afin d’aider les personnes qui accèdent à leur premier logement social. Après une longue période d’hébergement instable, par exemple de vie dans la rue ou en foyer, il est difficile pour les personnes que nous accompagnons de s’approprier leur premier logement. Comprendre de quoi elles ont besoin, comment gérer leur argent pour s’équiper, etc… est loin d’être évident. Ainsi, la Banque Solidaire de l’Équipement récupère gratuitement les invendus auprès des entreprises du secteur des biens d’équipement de la maison.
Parallèlement, nous avons créé 3 boutiques (à Paris, à proximité de Lyon et à Aubervilliers) qui se présentent comme des appartements témoins. Les personnes qui accèdent à leur premier logement y sont orientées et accueillies par des conseillers vendeurs. Ceux-ci les aident à choisir en fonction de leur budget et de leur situation familiale tout ce dont elles ont besoin dans leur logement. Elles peuvent acquérir ces biens à des prix 5 à 10 fois inférieurs à ceux du marché.
De cette façon, nous valorisons les invendus des entreprises tout en aidant des personnes à bien vivre dans leur logement.
- En quoi consiste le projet le RADIS que soutient PASàPAS ?
C’est un autre exemple de projet d’innovation sociale que nous avons lancé en 2017 avec le traiteur Baluchon. RADIS signifie Restaurant Antigaspi à Double Impact Social.
Le projet consiste à collecter les invendus alimentaires chez des grands distributeurs qui ont souvent du mal à valoriser leurs invendus. Le RADIS récupère ces aliments et les transforme en repas équilibrés pour des personnes qui n’ont pas accès à des repas de qualité. 36 tonnes d’aliments invendus sont sauvées par le RADIS en un an.
Ces repas sont destinés, en premier lieu, aux 150 personnes accompagnées par Emmaüs Défi qui peuvent accéder à notre cantine. C’est pour nos salariés que ce projet est né initialement. Depuis longtemps, nous souhaitions pouvoir leur proposer des repas chauds et équilibrés et qualitatifs à petits prix (2 euros), souvent le seul de leur journée.
Grâce au RADIS, nous avons un réel impact sur la qualité nutritionnelle des repas. Par ailleurs, l’équipe qui coordonne les repas et assure la logistique est également constituée de personnes en réinsertion. Ce qui représente le deuxième impact social positif ! Ceci est d’autant plus important pour nous que les métiers de logistique qui sont de vrais foyers d’emplois.
Aujourd’hui le projet s’est ouvert à une autre association car le RADIS fournit également un centre d’hébergement de l’association Aurore.
- Que vous apporte PASàPAS pour le projet RADIS ?
PASàPAS a participé au financement de 10 000 repas au sein de la cantine Emmaüs Défi, en prenant à sa charge le différentiel entre le coût de revient d’un repas et son prix fixé à 2 euros.
Ainsi, vous contribuez à améliorer la qualité de l’alimentation et à créer du lien social entre des personnes qui s’assoient à table ensemble. L’impact social de votre action est donc très direct ! Je dirai qu’il y a également un impact environnemental en contribuant à lutter contre le gaspillage.
Au-delà, vous permettez au RADIS, qui est encore un projet naissant, de prendre une ampleur nouvelle. Car notre vocation est de s’étendre à tous les lieux où des personnes en situation difficile ont des repas dont la qualité n’est pas optimale, que ce soient des centres d’hébergements Emmaüs ou d’autres associations.
La cantine d’Emmaüs Défi est le lieu d’expérimentation du RADIS. Nous souhaitons en faire un tremplin pour demain être un projet de plus grande envergure !
Nous remercions vivement PASàPAS pour sa contribution au déploiement du RADIS.
PASàPAS www.pasapas.com