Le handicap est un sujet souvent tabou dans l’entreprise et pourtant bien réel. Parce que nous sommes simplement Human First, chez PASàPAS, nous avons à cœur de traiter équitablement tous les collaborateurs, peu importe leur situation. Pour en témoigner, Jérôme du Boullay, secrétaire général chez PASàPAS, revient sur son expérience personnelle et son parcours au sein de l’entreprise, lui-même en prise avec un bégaiement de naissance.
Quelle est votre situation personnelle vis-à-vis du handicap ?
Je suis bègue de naissance et c’est un handicap, autant dire, très visible. Dans ma vie de tous les jours, j’en parle assez facilement afin de rassurer mon interlocuteur et faire baisser la tension que ce handicap peut générer. Le bégaiement fait maintenant partie de ma personnalité. Je me suis construit et j’ai appris à vivre avec.
Comment avez-vous réussi à gérer cette situation dans votre vie professionnelle ?
Au début de ma carrière, j’ai dû faire un choix important. Je me destinais à être expert-comptable et à travailler en cabinet. Mais au cours de mes premiers entretiens de recrutement, on m’a rapidement fait comprendre que ce ne serait pas possible. Le handicap m’a obligé à changer d’orientation et à travailler en entreprise plutôt qu’en cabinet. En dehors de cette situation qui a tout de même impacté fortement ma carrière, je n’ai pas connu de difficulté majeure.
Aujourd’hui, chez PASàPAS, à priori cela ne gêne personne. Mon handicap est complétement accepté. Après 20 ans d’ancienneté dans l’entreprise, ceux qui me connaissent depuis longtemps n’y font sans doute même plus attention.
Avez-vous ressenti des freins dans votre carrière ?
Oui, il y a certainement eu des freins, mais comme n’importe quelle personne peut en rencontrer dans sa vie, pour une raison ou une autre. Je ne dirais pas que c’était dû nécessairement au bégaiement.
Néanmoins, j’ai pu ressentir des gênes assez fortes dans certaines situations, notamment lors de réunions à plus de 4 ou 5 personnes. Il est très compliqué pour moi d’intervenir dans une discussion à bâtons rompus par exemple. Sur certaines prises de décision, j’ai été de fait moins moteur que d’autres…
Comment l’entreprise PASàPAS vous a-t-elle accompagné dans la prise en compte de votre handicap ? Qu’est-ce qui a été fait pour vous garantir un traitement équitable vis-à-vis des autres salariés ?
PASàPAS ne m’a pas particulièrement accompagné et c’est très bien comme ça ! Mon handicap est visible (audible !) mais ne demande pas d’aménagement particulier. L’entreprise a fonctionné avec moi comme avec n’importe quelle autre personne, et m’a permis d’évoluer dans ma carrière. Aujourd’hui j’occupe un poste de Secrétaire général, avec le management d’une personne. C’est un poste tourné vers l’interne, et vers l’extérieur, avec notamment la contractualisation clients. Cela m’amène à échanger beaucoup avec des clients. J’en suis très content, cela se passe très bien.
L’entreprise m’a même donné l’opportunité de vivre une expérience totalement nouvelle pour moi : prendre la parole lors d’un Kick Off devant près de 300 personnes. C’était en 2018, j’avais été très impliqué sur le dossier du rapprochement entre PASàPAS et KPF. Mes responsables m’ont donc proposé d’intervenir pour parler du sujet. Parler en public n’est pas aisé (pour tout un chacun), cependant j’ai adoré l’exercice ! J’ai eu beaucoup de retours positifs suite à cette intervention, une belle manifestation de l’esprit des équipes de PASàPAS..
Pourquoi avoir accepté de faire ce témoignage ?
Le handicap est un sujet compliqué dans l’entreprise. Comment arriver à en parler, notamment dans le cas d’un handicap invisible ? Ce témoignage est une manière d’aborder le sujet, et de permettre à d’autres de se manifester. L’entreprise peut aider, elle peut proposer des aménagements, mais cela demande qu’elle soit au courant des situations individuelles. C’est dans l’ADN de PASàPAS d’être à l’écoute des besoins de chacun. Le respect des autres et l’ouverture d’esprit sont dans les valeurs du Human First et véritablement incarnés dans l’entreprise.
Avez-vous une anecdote à raconter pour conclure ?
Une anecdote ? Je vais en donner deux…
Le bégaiement m’a été utile au moins une fois. J’en ai abusé largement pour me faire réformer et ne pas effectuer mon service militaire. Ca a très bien fonctionné !
Et je me souviens quand l’ancien patron de PASàPAS Jesus Bérécibar se permettait de faire des blagues à mon sujet ! C’était osé, mais c’était tout à fait dans l’esprit de PASàPAS : avec toute la bienveillance dont il faisait preuve, cela permettait de désamorcer la gêne des uns et des autres et faire baisser la pression.
Selon les résultats du Great Place to Work 2023 : « 98% de l’entreprise estime que chez PASàPAS tous les collaborateurs sont traités équitablement quel que soit leur éventuel handicap ». Ce résultat est la preuve que nous accordons une attention à chacun pour ce qu’il est et essayons de répondre à ses besoins. C’est simplement ça être Human First.
